Dans une célèbre citation, Nelson Mandela affirme « Je n’échoue jamais, soit je réussis, soit j’apprends ». Cet adage n’a que trop de sens dans le monde de l’entrepreneuriat. Face à l’immensité des possibles, face aux risques que représente le développement d’une entreprise, face à l’engagement personnel, financier qu’entoure la création d’une activité, la peur de l’échec se manifeste à bien des égards. L’échec, dans la société, est perçu négativement. Le « qu’en dira-t-on » entre souvent dans l’équation : il est question de préserver son image de marque, de continuer de rendre son entourage fier, de garder confiance en soi, de ne jamais mettre en péril le fruit du travail de plusieurs années. Pour autant, l’échec est formateur et fait partie du processus d’évolution de tout un chacun. Alors, comment changer sa vision de l’échec et en faire un véritable levier de croissance pour votre entreprise ? Comment oser la nouveauté, sortir de votre zone de confort ? Explications.

L’échec : une opportunité de faire évoluer votre entreprise

Avant toute chose, il est essentiel de comprendre les raisons qui doivent vous pousser à envisager l’échec dans votre processus de développement. Faire l’autruche ne sert à rien. Diaboliser l’échec, être dans le déni face à lui, penser pouvoir le contourner indéfiniment sont des modes de pensée qui ne vous aideront pas, bien au contraire.

Lorsqu’il se présentera, car – surprise – l’échec arrive tôt ou tard, vous risquez d’en subir les conséquences d’une manière plus intense qu’en l’acceptant comme une éventualité à laquelle vous êtes prêt à faire face.

Et c’est en ayant en tête tout une méthodologie à mettre en place lorsque l’échec survient que vous vous dirigerez vers l’opportunité qui se présente à vous. Il s’agit de prendre du recul, pour être capable de dépasser votre peur de l’échec – plus que l’échec en lui même – avec confiance.

Par la suite, vous vous rendrez compte que l’échec n’était souvent pas si grave que cela, et surtout vous prendrez conscience de tout votre potentiel, de toute la force et la puissance du courage qui vous anime. Celui qui vous a probablement poussé à monter votre entreprise initialement. Celui qui vous guide chaque jour vers de nouveaux objectifs. Et plus qu’une opportunité, vous avez entre les mains le pouvoir de faire progresser votre entreprise.

6 actions pour métamorphoser la peur de l’échec en opportunité

Alors, voici les bonnes pratiques à adopter pour métamorphoser votre peur de l’échec en véritable levier de croissance pour votre business. Ces dernières sont inspirées de la méthode créée par Mark Coopersmith, professeur à la prestigieuse université de Berkeley.

Etape 1 : envisager l’échec comme une possibilité

L’échec est normal. Tout un chacun y fait face tôt ou tard dans sa vie, à des degrés différents, dans des domaines divers et variés. Prenez conscience d’une chose : vous n’avez pas le contrôle sur tout dans la vie. Et lorsque l’échec se présente, inutile de ressasser en boucle, de vous en vouloir plus que de raison. Vous mettez beaucoup trop d’énergie, d’émotions négatives autour d’un échec qui est désormais avéré.

Vos capacités à développer votre entreprise tiennent dans la vision de l’échec comme un incontournable de l’entrepreneuriat. Vous devez accepter qu’il existe, qu’il risque de se présenter car vous ne maîtrisez pas tout, et surtout vous devez vous tenir prêt à le surmonter.

Etape 2 : savoir recommencer

Il y a différents types d’échecs :

• Ceux que vous auriez pu éviter, pour lesquels vous avez des solutions immédiates car vous avez identifié la cause de l’échec ;
• Ceux que vous ne maîtrisez pas du tout puisque ce sont les facteurs extérieurs, hors de votre portée qui ont eu un impact ;
• Ceux qui sont initiés par un manque de connaissance ou de savoir-faire, demandant alors de l’entraînement ;
• Ceux qui surviennent par manque d’actions, car vous restez spectateur de votre vie d’entrepreneur de peur d’agir.

Et dans ces cas là, que faire ? Etre dans l’action, la réaction, voilà les mots-clés de la réussite. Alors, lorsque c’est possible, recommencez ! Pour obtenir un résultat différent, il est d’usage de dire qu’il faut faire les choses différemment. Alors, osez différemment : mode de management, intervenants, mode de communication, process de traitement, fabrication, test, etc. Une chose est certaine, plus vous essayez, plus vous affinez votre projet, votre idée. Car ce qui ne marche pas n’est en aucun cas un échec supplémentaire : vous avez l’opportunité de rayer de votre liste des actions qui ne sont pas efficaces ! Vous pouvez donc passer à une autre façon d’agir, sans douter.

Enfant, nous apprenons à marcher, à parler, à compter, à lire. Nous sommes-nous arrêtés à la première difficulté ? Non, nous avons persisté, naturellement, sans nous poser de questions, en essayant peut-être autrement, en testant, en tombant et en nous relevant, jusqu’à comprendre et maîtriser la marche, la diction, la lecture… Nous avons su trouver la manière de réussir, à notre image, selon notre personnalité, notre environnement.

Etape 3 : reconnaître l’échec

Malgré vos efforts, l’échec se présente à vous. Respirez, intensément. De multiples émotions, négatives, peuvent vous submerger. Votre entreprise est presque comme un enfant que vous avez vu naître. Il est normal de vous sentir impliqué, dépassé, démotivé, stressé, lorsqu’une difficulté surgit. Mais c’est justement cette implication dans ce projet de vie, parfois même de famille, que vous devez puiser la force de garder le cap, de vous ressaisir.

Le déni ne sert donc à rien. Tout au plus, il vous fera perdre du temps et vous maintiendra dans un mode de pensée erroné.

Etape 4 : se ressaisir et rebondir

Vous venez de reconnaître l’échec. Très bien, le voici. C’est un fait. Et vous savez quoi ? Vous avez toutes les clés en main pour le surmonter car vous êtes nourri par la motivation, l’ambition, l’envie d’avoir un impact positif dans ce monde. Cet échec, ce sera votre pilier pour faire autrement, en ayant conscience de ce qui ne fonctionne pas pour mieux vous diriger vers ce qui fonctionnera. N’oubliez jamais que vous êtes votre propre limite.

Recouvrez votre énergie, prenez un peu de recul, soufflez un peu, baladez-vous dans la nature, écoutez une musique qui vous inspire, confiez-vous à un proche, organisez une réunion avec votre équipe pour vous rebooster tous ensemble…

Etape 5 : prendre du recul

C’est désormais le moment de prendre du temps pour analyser l’échec qui vient de se produire. A tête reposée, seul ou avec votre équipe, faites le point :

• Quelle est la cause de l’échec ?
• Comment aurait-il pu être évité ?
• Déjà, aurait-il pu être évité ? A quel moment clé ?
• Quelles sont les conséquences de cet échec sur l’activité ? De quelle nature ? De quelle gravité ?
• Comment pouvez-vous trouver des solutions ?
• Qui peut agir ? Quand ? Pourquoi ?
• Quand pouvez-vous mettre en place de nouvelles choses ? Avez-vous besoin de tester ?
• Qu’apprenez-vous de votre activité face à cet échec ?
• Que retenez-vous de votre équipe, de vous-même ?
• Quelles ont été vos forces face à cet échec ?

Vous pouvez demander, si vous réaliser ce constat en équipe, à ce que chaque collaborateur porte une casquette différente (optimiste, pessimiste, dirigeant, client, investisseur, manager, collaborateur, empathique, pro-résultat…) de manière à développer le sens critique et d’avoir un retour le plus neutre possible.

Gardez la bonne habitude de toujours finir sur une touche positive : n’oubliez pas, vous n’échouez pas dans ce cas présent, vous APPRENEZ. Faites preuve de tolérance envers vous même.

Etape 6 : l’échec, une partie de l’histoire

Et finalement, dans quelques années, vous serez capable de vous retourner et d’observer toutes les difficultés que vous aurez surmontées. Au cours de votre vie (personnelle), ne vous êtes-vous jamais fait la réflexion que les épreuves vous ont conduit à vous redéployer après une phase d’abattement ? Ne sous-estimez jamais votre faculté à activer votre système de défense face aux aléas de la vie, votre instinct de survie vous guidera.

Et vous n’en serez que plus fier, demain, lorsque vous aurez compris qu’un échec est une manière d’avancer, quoi qu’il arrive. Certaines personnes ont d’ailleurs à cœur de dire que les échecs se présentent aux personnes capables de les surmonter…

Oser l’échec, c’est accepter qu’il existe et en faire un levier de croissance pour développer votre entreprise sans avoir peur. Qui n’ose pas, n’aura jamais aucun résultat. Vous restez alors dans une zone de confort, qui n’est en réalité qu’un inconfort : vous êtes dans le déni de votre potentiel en restant dans une situation qui ne vous convient finalement qu’à moitié car cette dernière vous rassure. Pourtant, vous êtes capable de plus, vous en avez l’envie profonde, alors, osez !